Lignes directrices de conception de la capitale

Lignes directrices de conception sûre pour les oiseaux

Options

L’essor urbain exerce une pression croissante sur les oiseaux, et nous savons aujourd’hui que les collisions d’oiseaux avec les surfaces en verre des bâtiments, et autour de ceux-ci, est la deuxième cause de mortalité liée aux activités humaines chez ces animaux. Il est estimé que chaque année, en Amérique du Nord, pas moins d’un milliard d’oiseaux meurent en entrant en collision avec une fenêtre.

Les oiseaux sont incapables de percevoir que le verre est une surface impénétrable. Par conséquent, ils risquent de se heurter à une fenêtre en tentant de se rendre à de la végétation ou à un habitat qu’ils aperçoivent de l’autre côté de la vitre ou qui s’y réfléchit. La collision avec le verre est une menace pour tous les oiseaux, quels que soient leur espèce, leur sexe, leur état de santé et leur âge, ce qui amplifie l’effet nuisible de cette situation sur les populations d’oiseaux.

La luminosité qui émane des bâtiments et l’éclairage extérieur, la nuit, aggravent le problème des collisions d’oiseaux. En effet, puisque les oiseaux migrateurs se guident sur des signaux visuels pour se rendre à destination, cette luminosité artificielle les fait dévier de leur itinéraire. Elle les attire en zone urbaine et les désoriente au point qu’ils le modifient. Cette situation les expose à un risque d’épuisement, d’émaciation ou de mort, et augmente la probabilité qu’ils se heurtent à une fenêtre pendant les heures d’illumination naturelle.

Objectif

L’objectif de ces lignes directrices consiste à réduire le nombre de collisions d’oiseaux sur les terrains de la CCN ainsi que sur les terrains et bâtiments du gouvernement fédéral dans la région de la capitale nationale.

Énoncé de politique

La CCN veille à l’application des Lignes directrices de conception sûre pour les oiseaux pour tous les projets sur ses terrains, y compris ceux qui concernent les terrains et les bâtiments du gouvernement fédéral qui sont assujettis à une approbation fédérale de l’utilisation du sol, du design et des transactions immobilières, dans la région de la capitale nationale, et qui comportent des éléments architecturaux en verre ou de l’éclairage. Sont également concernés tous les projets qui comportent un aménagement paysager adjacent à un bâtiment ou une autre structure et qui comportent des éléments en verre ou réflecteurs.

Lois applicables

Si elle cause la mort d’un oiseau ou lui inflige des blessures, la lumière naturelle réfléchie par un bâtiment, ou qui en irradie, est considérée comme un « contaminant » en vertu de la Loi sur la protection de l’environnement de l’Ontario. En outre, permettre de telles émissions lumineuses, si elles causent la mort d’espèces en péril ou leur infligent des blessures, contrevient à la Loi sur les espèces en péril du Canada. Ajoutons que la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs interdit la capture accessoire d’oiseaux migrateurs ainsi que l’immersion ou le rejet d’une quelconque substance nocive pour ces oiseaux dans les régions qu’ils fréquentent. Une personne propriétaire ou gestionnaire d’un bâtiment dont la conception résulterait en la mort ou la blessure d’oiseaux pourraient donc être reconnue coupable d’infraction en vertu des lois fédérales ou provinciales, selon le cas, si elle omettait de prendre des mesures préventives raisonnables pour réduire le risque pour les oiseaux que pose son bâtiment.

Lignes directrices

Les lignes directrices ci‑après s’inspirent des normes respectueuses des oiseaux actuelles. Elles s’harmonisent à la norme Conception de bâtiments respectueuse des oiseaux [CSA A460:19] de l’Association canadienne de normalisation, la première norme canadienne sur la conception de bâtiments sûrs pour les oiseaux, et aux Lignes directrices de conception sécuritaire pour les oiseaux de la Ville d’Ottawaiv. Les lignes présentes directrices sont le fruit d’une concertation entre divers services, à la CCN; la Fatal Light Awareness Program (FLAP Canada); et Ailes en sureté Ottawa. Certaines recommandations visant les bâtiments patrimoniaux s’ajoutent aux directives de la CCN sur le lieu, l’architecture, l’éclairage et l’architecture paysagiste.

1 Conception globale du terrain et du bâtiment

La conception globale du terrain et du bâtiment, pour les structures et les bâtiments nouveaux, doit atténuer les risques pour la sécurité des oiseaux.

Pour réduire les risques de collisions d’oiseaux contre les fenêtres, la première étape consiste à concevoir le bâtiment et ses alentours de manière à éviter qu’ils posent un risque inhérent. Les fenêtres sont certes un élément significatif de la structure pour établir un lien avec la nature, mais il est important d’anticiper quelle sera la position des oiseaux par rapport au verre. Certains types de conception de bâtiments et d’éléments architecturaux contenant du verre posent aussi un risque inhérent pour les oiseaux. Cela dit, si la conception est soignée et que les fenêtres sont placées judicieusement, il est possible de concevoir des bâtiments qui atténuent les risques pour les oiseaux, tout en maintenant le contact avec la nature et en optimisant l’efficacité énergétique.

  • 1

    Conception globale du terrain et du bâtiment

    • 1.1

      Dans la mesure du possible, et en tenant compte des plans directeurs de la CCN, la construction dans les aires naturelles existantes (voies migratoires, rives, espaces verts, zones humides, corridors écologiques, etc.) devrait être restreinte afin d’atténuer l’impact sur les oiseaux et la faune en général.

    • 1.2

      Si un bâtiment est situé à proximité d’une aire naturelle, l’orientation du bâtiment lui‑même et de ses fenêtres devrait être pensée de manière à atténuer le reflet de l’habitat (arbres, buissons, haies, plans d’eau, zones humides) sur le verre et à ne pas créer de conditions de vol au travers d’un obstacle; c’est‑à‑dire qui donnent aux oiseaux l’impression qu’il n’y a pas d’obstacle entre eux et l’habitat qu’ils voient de l’autre côté du bâtiment, entre deux panneaux de verre.

    • 1.3

      Tout bâtiment devrait être conçu de manière à atténuer les risques de collisions d’oiseaux, en diminuant ou en éliminant l’utilisation des éléments de conception ci‑après :

      • les grands pans de verre invisible, y compris le verre de tympan ou un autre matériau réflecteur, comme de la pierre polie ou du métal (idéalement, la surface en verre totale ne devrait pas dépasser 40 % de la surface totale);
      • les éléments en verre parallèle, ou en angle, au travers desquels les oiseaux peuvent voir de l’autre côté du bâtiment (souvent utilisés dans la conception de passerelles, ponts, halls d’entrée, coins de bâtiment, alcôves et atriums);
      • les atriums à toit ouvert, où les oiseaux pourraient se retrouver piégés;
      • les balustrades en verre;
      • les pare-vents et les écrans acoustiques formant des barrières transparentes;
      • les éléments en verre à piétement.

2 Verre à traiter

Le verre qui pose un risque élevé doit être traité au moyen de marqueurs visuels très contrastants qui le rendent sûr pour les oiseaux.

Les propriétés du verre qui posent un risque pour les oiseaux sont la transparence, car les oiseaux ne voient pas que le verre constitue un obstacle et tentent de s’engager dans ce qu’ils perçoivent comme étant une ouverture; et la réflectivité, car les oiseaux y voient un habitat. Afin de réduire le risque pour les oiseaux que posent les surfaces en verre, il faut régler les problèmes que posent ces deux propriétés.

  • 2

    Verre à traiter

    • 2.1

      Aux endroits ci-après, un minimum de 90 % de tous les matériaux de vitrage (c.-à-d. des surfaces en verre) doit être traité en y appliquant des marqueurs visuels à contraste élevé :

      • jusqu’à 16 m à partir du niveau du sol ou jusqu’à la hauteur à maturité de la végétation avoisinante, qui peut atteindre 45 m dans la région de la capitale du Canada (selon l’option la plus restrictive);
      • sur un toit vert ou une toiture-jardin, jusqu’à 4 m à partir de la surface du toit vert ou de la toiture-jardin, ou jusqu’à la hauteur à maturité de la végétation avoisinante (selon l’option la plus restrictive).
    • 2.2

      Aux endroits ci-après, 100 % des matériaux de vitrage (c.-à-d. des surfaces en verre) doivent être traités en y appliquant des marqueurs visuels à contraste élevé :

      • tout matériau de vitrage qui crée des conditions de vol à travers un obstacle (p. ex. un élément en verre parallèle, une balustrade en verre ou un coin de bâtiment en verre, le traitement d’un coin en verre étant nécessaire sur 5 m dans chaque direction);
      • tout matériau de vitrage se trouvant à 16 m ou moins du niveau du sol ou à la hauteur à maturité de la végétation avoisinante (selon l’option la plus restrictive), là où la structure est directement adjacente à une rive, un boisé ou une zone humide.
    • 2.3

      Les marqueurs visuels doivent être appliqués sur la première surface du verre (c.-à-d. à l’extérieur), mesurer au moins 4 mm de diamètre et être espacés d’au plus 50 mm entre eux.

    • 2.4

      Le vitrage aveugle (comme le verre de tympan et le vitrage servant à créer des espaces privés) devrait subir sur toute la première surface un traitement qui rend le verre visible pour les oiseaux (opaque et non réflecteur).

    • 2.5

      Si leur application est conforme aux consignes énoncées aux points 2.1 et 2.2, les marqueurs visuels pourraient être les suivants :

      • meneaux et grillages (barreaux qui divisent un panneau de verre);
      • grilles et moustiquaires;
      • films et marqueurs adhésifs du commerce;
      • motifs créés par dépolissage à l’acide, sérigraphie ou frittage.

      Source : Conception de bâtiments respectueuse des oiseaux [CSA A460:19], partie 3. © 2019 Association canadienne de normalisation. [store.csagroup.org]

3 Structure connexe à un bâtiment

Une structure connexe à un bâtiment et qui pose un risque pour les oiseaux doit satisfaire aux critères la rendant sûre pour les oiseaux.

Certaines structures connexes à un bâtiment, par exemple les grilles de ventilation, les éléments en verre à piétement et les antennes, pourraient poser un risque pour les oiseaux. Par conséquent, elles doivent satisfaire aux critères les rendant sûres pour les oiseaux ci‑après.

  • 3

    Une structure connexe à un bâtiment

    • 3.1

      Toute structure en verre connexe à un bâtiment, comme une main courante, une balustrade ou un élément en verre à piétement (y compris les pare-vents et les écrans acoustiques) doit être traitée de la façon indiquée au point 2.2.

    • 3.2

      Toute installation d’art extérieure comportant des pans de verre transparent ou des surfaces hautement réflectives est à éviter ou à traiter de la façon indiquée au point 2.2.

    • 3.3

      Les grilles de ventilation doivent avoir une porosité maximale de 20 mm × 20 mm ou de 40 mm × 10 mm.

    • 3.4

      Les tuyaux et les systèmes de ventilation ayant une ouverture supérieure à 400 mm2 doivent être recouverts, soit complètement ou par une grille.

    • 3.5

      L’utilisation de haubans est à éviter, et les antennes devraient être rassemblées en une seule tour.

4 Système intégré au bâtiment

Un système intégré au bâtiment peut seulement servir à réduire les risques de collisions d’oiseaux s’il satisfait aux critères le rendant sûr pour les oiseaux.

En plus d’embellir l’aspect architectural du bâtiment et d’améliorer son efficacité énergétique, certains systèmes intégrés peuvent empêcher les collisions d’oiseaux s'ils satisfont aux lignes directrices ci-après.

  • 4

    Un système intégré au bâtiment

    • 4.1

      Tout système intégré à un bâtiment en vue d’atténuer les risques de collisions d’oiseaux doit y être installé de façon permanente et être non amovible. Autrement, par exemple s’il s’agit de toiles extérieures, il doit être utilisé de concert avec un traitement du vitrage tel que ceux qui sont énoncés au point 2.2.

    • 4.2

      Les volets et les persiennes servant à empêcher les collisions d’oiseaux doivent être parallèles à la surface du verre ou en angle; à 1 m ou moins du panneau de verre parallèle ou en angle; les interstices ne doivent pas dépasser 50 mm et avoir un rapport vide-solide d’au moins 50 %.

    • 4.3

      Les mailles des grilles et grillages servant à empêcher les collisions d’oiseaux doivent avoir une ouverture maximale de 19 mm × 19 mm et ces éléments doivent être installés à l’extérieur, à au moins 50 mm de la vitre.

    • 4.4

      Les interstices des volets extérieurs fixes servant à empêcher les collisions d’oiseaux ne doivent pas dépasser 50 mm. 

      Source : Conception de bâtiments respectueuse des oiseaux [CSA A460:19], partie 3. © 2019 Association canadienne de normalisation. [store.csagroup.org] 

5 Éclairage intérieur

L’éclairage intérieur d’un bâtiment devrait être réduit du coucher au lever du soleil.

L’éclairage intérieur des bâtiments attire les oiseaux en zone urbaine, où ils courent un risque plus grand d’entrer en collision avec une fenêtre. L’éclairage dirigé vers le haut qui émane des bâtiments de grande hauteur attire les oiseaux et les désoriente, ce qui cause leur rassemblement autour des bâtiments urbains – et leur épuisement. Réduire l’éclairage du coucher au lever du soleil atténue ce problème.

  • 5

    Éclairage intérieur

    • 5.1

      Si l’éclairage intérieur est visible de l’extérieur du bâtiment, il devrait être réduit du coucher au lever du soleil de l’une ou de toutes des façons suivantes :

      • en installant des capteurs de mouvement ou des minuteries, ou les deux, pour que les lumières s’éteignent automatiquement dans les lieux vacants;
      • en offrant la possibilité de n’éclairer que les aires de travail, afin de réduire l’éclairage dans les lieux vacants;
      • en installant des toiles ou des stores opaques, que l’on peut tirer le soir venu;
      • en installant des gradateurs, pour diminuer l’intensité lumineuse dans les lieux occupés.

6 Éclairage extérieur

L’éclairage extérieur sur les terrains de la CCN devrait contribuer à préserver la noirceur naturelle (être conforme à la condition « Dark Sky »).

L’éclairage extérieur dirigé vers le haut contribue à l’illumination du ciel nocturne (la luminance du ciel nocturne dans un milieu bâti résultant de la pollution lumineuse). Par conséquent, il peut représenter une menace pour les oiseaux. Elles s’appliquent à tout éclairage sur les terrains de la CCN, qu’il soit connexe ou non à un bâtiment. La révision des projets d’éclairage réalisés dans le cadre du Plan lumière de la capitale est prévue au cas par cas, en vue d’évaluer divers facteurs. Dans la mesure du possible, ces projets devraient être conformes aux lignes directrices ci-après.

  • 6

    Éclairage extérieur

    • 6.1

      En général, l’éclairage extérieur, qu’il soit connexe ou non à un bâtiment, devrait être conforme aux pratiques exemplaires en matière de préservation de la noirceur et satisfaire aux critères ci-après.

      • L’éclairage ne devrait être allumé que pour bien voir la nuit, s’orienter ou mettre en valeur des éléments ayant une valeur patrimoniale, historique, culturelle, architecturale ou sociale (par exemple au moyen de capteurs de mouvement ou de minuteries).
      • Ne devraient être éclairés que les endroits où il est nécessaire de bien voir la nuit, de s’orienter ou de mettre en valeur des éléments ayant une valeur patrimoniale, historique, culturelle, architecturale ou sociale (ce qui exclut l’éclairage par projection continue).
      • Pour éviter le suréclairage et limiter les émissions de lumière bleue, la température de couleur de l’éclairage extérieur ne devrait pas dépasser 3 000 K dans tous les cas (éclairage à DEL ambré et non blanc, idéalement)v.
      • Pour réduire le débordement de lumière, c.-à-d. empêcher que la lumière n’éclaire plus que ce qui doit l’être, l’éclairage extérieur devrait être diffusé au moyen de luminaires extérieurs à défilement absolu.
    • 6.2

      Lorsqu’un éclairage non conforme à la condition Dark Sky est requis, par exemple pour certains spectacles ou jeux de lumière, il convient de limiter l’impact de l’éclairage sur les oiseaux en évitant d’orienter des faisceaux lumineux vers le haut et d’utiliser des spots, des lumières lasers et des projecteurs de poursuite, surtout pendant les saisons de migration des oiseaux (de mars à mai et d’aout à octobre).

    • 6.3

      Lorsque l’illumination d’un toit, d’une façade ou d’un monument est nécessaire en vertu du Plan lumière de la capitale ou pour mettre en valeur certaines caractéristiques patrimoniales, l’éclairage devrait être dirigé vers le bas, en direction de la structure, et devrait être éteint ou, à tout le moins, réduit entre 23 h et 6 h.

7 Aménagement paysager

L’aménagement paysager entourant un bâtiment devrait être conçu de manière à atténuer les risques de collisions d’oiseaux contre une fenêtre.

L’aménagement paysager adjacent à un bâtiment a une incidence sur les collisions d’oiseaux contre les fenêtres, car il modifie le comportement de nombreux oiseaux dans l’environnement immédiat du bâtiment et parce que la végétation se reflète dans les fenêtres. En zone urbaine il est important, et même encouragé, de procurer un habitat aux oiseaux. S’il n’est généralement pas nécessaire d’éloigner les oiseaux des bâtiments sûrs pour eux, il y a néanmoins, en matière d’aménagement paysager, des lignes directrices à suivre qui améliorent leur sécurité. Ces lignes directrices devraient toujours s’appliquer de concert avec les lignes directrices de conception de bâtiments sûrs pour les oiseaux.

  • 7

    Aménagement paysager

    • 7.1

      Un aménagement paysager adjacent à un bâtiment ou une structure devrait être conçu de manière à atténuer le reflet de la végétation dans les fenêtres ou autres surfaces réflectives. (La plantation des arbres et des arbustes à 1 m ou moins des surfaces en verre, même s’ils ne s’y reflètent pas, ne prévient pas à coup sûr les collisions d’oiseaux. À ces endroits‑là, il faut observer s’il y a des collisions d’oiseaux en suivant le protocole recommandé à l’annexe D de la norme Conception de bâtiments respectueuse des oiseaux du Groupe CSA ou, au besoin, traiter les parois vitrées comme il est indiqué au point 2.2.).

    • 7.2

      Tout élément d’architecture paysagiste qui crée, pour les oiseaux, un effet de passage qui les dirige vers des fenêtres, comme une allée bordée d’arbres menant à une entrée vitrée, est à éviter.

    • 7.3

      L’utilisation d’espèces végétales réputées pour attirer les oiseaux, comme celles qui abondent en nectar, en graines ou en fruits, est à éviter à 20 m ou moins d’une surface en verre ou réflective, même si la surface est munie d’un marqueur visuel à contraste élevé.

    • 7.4

      Les mangeoires d’oiseaux et autres accessoires pour les oiseaux, tels que les vasques, devaient se trouver à moins de 50 cm OU à plus de 9 m d’une surface en verre.

    • 7.5

      Tout élément comprenant de l’eau à ciel ouvert, par exemple une fontaine, un étang, une structure de rétention des eaux pluviales ou un milieu humide artificiel devrait être aménagé à un endroit où il ne se réfléchira pas dans une fenêtre ou une autre surface réflective. Si ce n’est pas possible, il faut mettre en œuvre les stratégies d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux énoncées au point 2.2.

    • 7.6

      Les plantes d’intérieur et les éléments d’aménagement paysager devraient se trouver à un endroit où on ne peut pas les voir à travers la fenêtre d’un bâtiment. Si des plantes sont visibles de l’extérieur du bâtiment, il faut mettre en œuvre les stratégies d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux énoncées au point 2.2.

    • 7.7

      Il ne faut PAS retirer la végétation existante dans le simple but d’écarter la menace qu’elle représente pour les collisions d’oiseaux. Si cette végétation cause de telles collisions, il faut mettre en œuvre les stratégies d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux énoncées au point 2.2.

8 Caractéristiques patrimoniales

Les caractéristiques patrimoniales doivent être prises en considération dans une optique de conception sûre pour les oiseaux.

Avant d’intervenir d’une quelconque façon dans la conception d’un bâtiment ou d’un lieu patrimonial ou historique (c.‑à‑d. un bâtiment ou un lieu ayant une valeur patrimoniale et des éléments caractéristiques), toute décision devrait avoir été guidée par les Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada. Toute stratégie d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux est à considérer dans la perspective de conservation des éléments patrimoniaux du bâtiment et du lieu. Puisque chaque bâtiment et chaque lieu sont uniques, toute intervention doit être traitée au cas par cas, en portant une attention particulière à l’incidence que pourrait avoir l’intégration d’une stratégie d’atténuation donnée sur le contexte patrimonial.

Bien souvent, il est possible de mettre en œuvre les stratégies énoncées aux points 2.2 à 2.7 sans qu’il y ait d’incidence sur les considérations relatives au patrimoine. Les lignes directrices ci-après visent les projets de conception sûre pour les oiseaux portant sur des bâtiments existants pour lesquels une désignation patrimoniale s’applique.

  • 8

    Caractéristiques patrimoniales

    • 8.1

      Pour savoir quelles mesures de protection du patrimoine s’appliquent, il faut examiner toute la documentation sur la valeur patrimoniale des lieux, y compris celle qui porte sur la désignation patrimoniale.

    • 8.2

      Si une désignation patrimoniale s’applique, des personnes expertes en patrimoine appropriées doivent prendre part à toutes les étapes de l’examen, de la sélection et de l’approbation des stratégies envisageables pour atténuer les risques de collisions d’oiseaux, et il est obligatoire d’obtenir leur approbation des stratégies choisies.

    • 8.3

      Tous les éléments caractéristiques d’un bâtiment ou d’un lieu ayant une désignation patrimoniale doivent avoir été identifiés comme tels AVANT de mettre en œuvre une quelconque stratégie d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux, afin que ces éléments soient conservés de manière appropriée durant la mise en œuvre du projet.

    • 8.4

      S’il est possible que certains éléments caractéristiques posent un risque pour les oiseaux, il convient de faire appel à une personne experte qualifiée en atténuation des risques de collisions d’oiseaux au moment d’évaluer les lieux, pour qu’elle détermine si ces éléments posent un risque mortel, élevé, modéré ou faible pour les oiseaux. Les éléments posant les risques les plus élevés (mortel ou élevé) devraient être traités conformément aux stratégies d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux.

    • 8.5

      S’il est déterminé que certains éléments caractéristiques posent un risque pour les oiseaux, il convient de mettre d’abord en œuvre les stratégies d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux qui n’entrainent aucune modification au bâtiment, comme celles qui sont énoncées aux points 2.5 et 2.7, et d’en surveiller l’efficacité en suivant le protocole recommandé à l’annexe D de la norme Conception de bâtiments respectueuse des oiseaux du Groupe CSA. Si ces stratégies s’avèrent infructueuses, il convient alors de mettre en œuvre les stratégies énoncées aux points 2.2 à 2.4 et 2.6 ou les stratégies d’atténuation des risques de collisions d’oiseaux validées par une personne experte qualifiée en la matière et approuvées par des spécialistes en patrimoine.

Références

  1. ASSOCIATION CANADIENNE DE NORMALISATION. Norme nationale du Canada – Conception de bâtiments respectueuse des oiseaux [CSA A460:19], 2019.
  2. CUSA, M., D. A. Jackson et M. Mesure. « Window collisions by migratory bird species: urban geographical patterns and habitat associations », Urban Ecosystems, vol. 18, no 1, p. 1427, 2015.
  3. INITIATIVE DE CONSERVATION DES OISEAUX DE L’AMÉRIQUE DU NORD. L’état des populations d’oiseaux du Canada – 2019, [En ligne], 2019, Ottawa, Environnement et Changement climatique Canada, 12 p., [www. stateofcanadasbirds.org].
  4. INTERNATIONAL DARK‑SKY ASSOCIATION. Outdoor lighting basics, [En ligne], s. d., [www.darksky.org/ourwork/lighting/lighting‑for‑citizens/lighting‑basics].
  5. LIEUX PATRIMONIAUX DU CANADA. Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada, 2e éd., 2010, Sa Majesté la Reine du chef du Canada.
  6. MACHTANS, C. S., C. H. R. Wedeles et E. M. Bayne. « Première estimation canadienne du nombre d’oiseaux morts par collision avec les fenêtres de bâtiments », Écologie et conservation des oiseaux, vol. 8, no 2, art. 6., 2013.
  7. SAXE, D. « It is now an environmental offence to kill birds with buildings », [En ligne], 2013, [www.siskinds. com/cadillac‑fairview‑prosecuted‑killing‑birds‑mirroredbuildings].
  8. VILLE DE MARKHAM. Bird Friendly Guidelines, [En ligne], 2014, [www.markham.ca/wps/portal/home/ neighbourhood‑services/environmental‑conservation/ bird‑friendly‑guidelines/bird‑friendly‑guidelines].
  9. VILLE D’OTTAWA. Lignes directrices de conception sécuritaire pour les oiseaux, [En ligne], 2020, Ottawa, [documents.ottawa.ca/sites/documents/files/ birdsafedesign_guidelines_fr.pdf].